Lorsqu'elle est à la ferme, Adélaïde ne s'embarrasse pas trop d'élégance , sauf quand elle reçoit ou qu'elle est en visite. Dans l'intimité du foyer, elle reste très simple. Le matin, dès son réveil, après ses ablutions, elle s'habille pour une journée de travail.
Quand elle rend visite à sa soeur à la ville, c'est une autre histoire; le matin, ces dames peuvent paresser, la domesticité étant là pour veiller à la bonne marche de la maisonnée. Adélaïde se plie bien volontiers à cette façon de faire, c'est un luxe qu'elle apprécie d'autant plus qu'il est rare. Il faut donc être à son avantage durant ces premières heures où l'on va s'apprêter et planifier les activités du jour.
Une dame doit vivre avec bienséance, se comporter, parler et s'habiller de façon correcte, il y a ce qui se fait et ce qui est interdit si l'on veut être "comme il faut".
Au lever, elle retirera sa chemise de nuit pour revêtir celle de jour. Dans les classes pauvres, une même chemise servait pour tout mais dès que l'on avait une situation confortable, on différenciait les deux.
Adélaïde a plusieurs chemises; elle en a prévu une en particulier, fine et élégante, aux manches bouffantes et au décolleté réglable selon la tenue portée par-dessus. C'est celle qu'elle prévoit de porter pour les matinées avec sa soeur.
Elle est vaporeuse et légère malgré l'ampleur qui témoigne de la "richesse" de la dame. Adélaïde l'a pourvue de goussets pour que les mouvements restent faciles.
Je pense que les femmes ne se retrouvaient jamais sans chemise. Quel que soit le moment de la journée, elles en portaient une. Elle protégeait le corps des rudesses des autres vêtements et protégeaient les vêtements de la transpiration. On ne lavait quasiment jamais les vêtements de dessus, par contre on lavait bas et chemises couramment.
Pour ce qui est des bas, Adélaïde en a deux nouvelles paires que je vous montrerai plus tard. C'est une pièce qu'elle enfile avant de mettre le corset.
A propos de corset, le voici: un peu plus décoré que d'ordinaire, il est parfait pour traîner en négligé car il peut se montrer coquettement.
Je n'en suis pas très contente car il monte trop haut sur le devant et les découpes en bas sont ratées car très difficiles à faire à cette échelle. Je ferai mieux une autre fois.
Et le dos, lacé comme il se doit.
Enfin, Adélaïde revêtira la pièce principale de la tenue: le négligé. De forme assez vague, il lui permettra d'être à l'aise, de s'installer confortablement sur un siège ou un lit, les manches sont assez larges; il est conçu pour l'intimité mais est assez décent pour pouvoir recevoir les amis proches, par exemple, sans déroger à l'étiquette.
Il manque tout de même une chose à cette tenue: la sacro-sainte coiffe ! je ne l'ai pas encore cousue mais ça ne saurait tarder. Voilà! Un élément de plus ajouté au trousseau de voyage d'Adélaïde.
Pour le négligé, la chemise et le corset, j'ai utilisé un patron Thimbles and Acorns que j'ai modifié, rallongé, adapté. Les tissus proviennent de mon stock, ainsi que la dentelle le ruban de soie et les oeillets. J'ai entièrement doublé le corset et le négligé.
Je reviendrai vite pour la coiffe et les bas d'Adélaïde.